- mijaurée
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• 1640; p.-ê. d'un dial. mijolée, de mijoler « cajoler », de mijot → mijoter♦ Femme, jeune fille aux manières affectées, prétentieuses et ridicules. ⇒ bêcheuse (2o), pimbêche. Faire la, sa mijaurée.Synonymes :- chichiteuse (familier)- pimbêchemijauréen. f. Fille, femme aux manières prétentieuses, affectées. Faire la mijaurée.⇒MIJAURÉE, subst. fém.Jeune fille, femme prétentieuse, maniérée, ridicule. Vous n'êtes point de ces mijaurées qui ne savent seulement point entendre une plaisanterie (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p.188):• 1. Fi des coquettes maniérées!Fi des bégueules du grand ton!Je préfère à ces mijauréesMa Jeannette, ma Jeanneton.BÉRANGER, Chans., t.1, 1829, p.220.— Faire la/sa mijaurée. J'aime les femmes honnêtes qui ne font pas leur mijaurée! (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, I, 10, p.16):• 2. Une institutrice refuse un mari (...) parce que, dit-elle, elle ne veut pas avoir un mari au-dessous d'elle par l'éducation; et, dans la lettre où elle fait ainsi la mijaurée, il y a quatre fautes d'orthographe.RENARD, Journal, 1906, p.1074.♦P. plaisant., au masc. Quels salauds, tout de même (...) Non pas de faire l'amour, mais de faire les mijaurés (MAURIAC, Pharis., 1941, p.133).— En emploi adj. [En parlant d'une pers.] La plus mijaurée des duchesses a la même santé de corps ou d'âme que sa fermière (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 3e tabl., 3, p.1618).♦[P. méton.] De plus chastes vertus un peu moins mijaurées Viendront nous ramasser dans notre pourriture (PÉGUY, Tapisserie N.-D., 1913, p.893). Elle prit son air mijaurée (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.160).Prononc. et Orth.: [
] ou [-
-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1640 «jeune fille ou femme sotte» (OUDIN Curiositez); 2. 1660 «jeune fille ou femme qui montre des prétentions par de petites manières affectées et ridicules» (OUDIN Fr.-Esp.). Mot dial. de l'Ouest; prob. issu par altération de -l- en -r-, d'un subst. mijolée, dér. du b. manceau migeoler «cajoler», proprement «achever de mûrir, mûrir» (1560 ds Romania t.33, 1904, p.577), var. dial. de mijoter. Cf. FEW t.16, p.586a. Fréq. abs. littér.: 41. Bbg. SAIN. Sources t.1 1972 [1925], p.205, 321, 322.
mijaurée [miʒɔʀe] n. f.ÉTYM. 1640; p.-ê. d'un dial. mijolée, de mijoler « cajoler », de mijot (→ Mijoter), ou encore (P. Guiraud) de mige, de mica « miette » et anc. provençal aurat « fou », de aurar « souffler », lat. aura « brise », d'où « évaporé, écervelé ».❖♦ Femme, jeune fille aux manières affectées, prétentieuses et ridicules. ⇒ Pimbêche; maniéré. || Faire la mijaurée. || Ne fais (cit. 155) pas tant ta mijaurée. — Adj. || Elle est encore plus mijaurée que sa fille.0 Si je pensais que c'est une coquette, je haïrais son manège (…) Ou même simplement une prude mijaurée (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XX, p. 149.
Encyclopédie Universelle. 2012.